Naginata: Les belges attendus au tournant
Le 20 juin prochain aura lieu à Montréal, au Canada, le 6ème championnat du monde de Naginata, un art martial japonais.
Les pratiquants de la fédération belge s’entrainent depuis plusieurs mois afin d’obtenir un maximum de médailles mais aussi pour renforcer la notoriété qu’ils disposent à l’étranger depuis de nombreuses années.
« Nous sommes des outsiders, on nous connait bien mais nous n’avons pas autant de pressions que les japonais, qui eux, ont beaucoup à perdre », témoigne François Dermine, professeur de naginata. Arrivé en première position du classement individuel homme au dernier championnat d’Europe, François Dermine se sent confiant pour le prochain championnat du monde qui aura lieu à Montréal au mois de juin prochain.
La réputation des Belges est telle qu’elle est devenu la deuxième équipe à abattre après celle des japonais. « Au dernier championnat d’Europe, la Belgique a tout simplement survolé la compétition avec ses neuf médailles, c’était juste incroyable… », poursuit le professeur.
Avec un tel palmarès, nous sommes en droit de nous demander ce qui pourrait bien empêcher l’équipe belge de poursuivre sa lancée. « Le tirage au sort et les japonais » affirment en chœur François Dermine, David D’Hose et Laurence Dumonceau.
« Le Japon est le pays que nous rêvons de battre et il ne faut surtout que nous fassions pâles figures face à eux ! », continue David D’Hose, l’un des fondateurs de la fédération belge de naginata, professeur et pratiquant de naginata le plus haut gradé de Belgique.
« Oui, et personnellement surtout les femmes japonaises, elles sont juste impressionnantes ! Il y a une énorme différence entre les japonaises et tous les autres pratiquants. Cette différence remonte à l’histoire même du naginata : c’était l’arme des femmes et des filles de samouraïs utilisée pour protéger leurs foyers. », affirme Laurence Dumonceau, arrivée en deuxième position individuelle femme lors du dernier championnat d’Europe.
Un art importé chez nous Le « naginatajutsu », un art martial japonais apparenté au kendo se pratique avec une arme qu’on appelle « naginata » qui a une apparence proche du fauchard à lame courte.
L’arme en elle-même mesure plus de deux mètres vingt. Chaque pratiquant porte une armure qui protège les zones stratégiques des membres (tête, poignets, tronc et jambes).
Pour sortir vainqueur des combats, il faut frapper les différentes parties de l’armure. Il suffit que deux frappes soient approuvées pour remporter le combat.
« Le naginata est plus qu’un sport, c’est un art qui comprend des étiquettes. Et le plus important, c’est le respect des autres, des adversaires et des plus gradés », précise François Dermine.
À travers le naginata c’est toute la tradition japonaise qui se dévoile. Les enjeux belges Le naginata belge connait de grands succès depuis sa création en 1990 et depuis lors de nombreuses victoires se sont enchainées.
L’équipe ne cache pas sa résolution de sortir victorieuse une fois encore : « Si nous obtenons un bon tirage au sort, qui nous permettrai de rencontrer les japonais seulement en final, j’ai l’espoir que l’équipe rapportera quelques belles médailles », insiste François Dermine.
Enjeux d’équipe et enjeux personnels se regroupent fortement lors de grandes compétitions : « C’est probablement l’un de mes derniers championnats du monde et j’espère finir à une bonne place », affirme David D’Hose.
S’il est clair que la victoire est un enjeu majeur, s’amuser et apprendre de ses erreurs l’est tout autant : « Apprendre des japonaises, avoir l’occasion d’interagir avec elles et avoir la fierté de dire que j’ai donné le meilleur de moi-même, voilà mes objectifs ! » affirme Laurence Dumonceau.
Quoi qu’il en soit, vingt nations attendent la Belgique au tournant.
RONAK KAMALI