Taira no Tomomori (1152-1185) était le quatrième fils de Taira no Kiyomori.
Général lors de la guerre de Gempei qui opposait les Taira et les Minamoto, il se suicida le 25 avril 1185 durant la bataille de Dan-no-ura, la bataille décisive qui, s’achevant sur la destruction du clan Taira, mit fin à la guerre.
Comme de nombreux membres de son clan, il choisit de se donner la mort plutôt qu’être capturé, et se jeta dans la mer après avoir attaché une ancre à son pied. La légende veut que l’on puisse apercevoir dans la mer le visage des Taira décédés.
Sa fin est racontée dans les nō et kabuki initulés Funa Benkei.
Bien que son fantôme soit armé d’une Naginata, ce personnage vaincu par Minamoto-no-Yoshitsune, semble n’en avoir jamais utilisé de son vivant. Tomomori était un général de la famille Heike, ce qui soutient cette hypothèse puis-ce que la naginata n’était pas une arme de général.
Il semble que la légende du fantôme de Tomomori fût créée pour théâtre Noh, et dans la pièce le concernant, il utilise une naginata au cours d’une danse.
Voici un extrait de la pièce où intervient Tomomori:
( Yoshitsune et Benkei se retrouvent à fuir Yoritomo car celui-ci jaloux des prouesses de son frère veut l’éliminer)
Après la danse d’adieux, la suite prit le large. Le temps était mauvais mais Benkei insista pour ne pas retarder le départ.
Mais peu de temps après s’être écarté des côtes, la tempête s’intensifia. Sur les hautes vagues, on distingua bientôt les fantômes de la famille des Taira.
Le chef de ses fantômes déclara : » Je suis le fantôme de Taira-no-Tomomori. Nous sommes ici pour prendre notre revanche. Tout comme notre mort se passa sur les flots, la vôtre sera pareille “.
Yoshitsune allait dégainer son sabre pour combattre l’apparition lorsque Benkei l’interrompit en ces termes:” Il doit être impossible de vaincre des fantômes à l’aide d’un sabre”. Il prit un Juzu (une sorte de chapelet utilisé par les bouddhistes) en main et entama une prière Bouddhiste.
Le fantôme disparu progressivement et le bateau et ses occupants atteignirent la côte sains et saufs.
On peut observer dans la culture japonaise que le personnage de Tomomori évolue à travers les siècles: Au 18ème, il était représenté grimaçant car proche de la mort ou plein de vengeance; or, au 19ème, les pièces de théâtres appuient plus sur l’aspect noble du personnage face à sa mort inéductable.